
Rencontre avec Lucie Goguillot, chargée de valorisation et de développement réseau au sein du Club de la Durabilité, réseau d’acteurs engagés dans l’économie circulaire, partenaires clés des Journées nationales de la réparation depuis sa première édition.
Initié en 2018 par l’association HOP – Halte à l’obsolescence programmée, le Club de la durabilité réunit une quarantaine d’entreprises engagées pour des produits durables. Face aux défis et évolutions environnementales, le Club accompagne les entreprises du changement. Pensé comme un véritable espace de réflexion et de production de connaissance, il publie régulièrement des rapports sur la durabilité, ses métiers, les évolutions de réglementation…
La réparation, au cœur des engagements du Club
Aujourd’hui, plus d’un tiers des membres du Club sont directement impliqués dans des activités de réparation. Qu’il s’agisse d’interventions sous ou hors garantie, à domicile, en atelier ou même à distance par visioconférence. La réparation et le réemploi ne sont pas de simples thématiques annexes : ce sont des leviers centraux dans les projets, les réflexions stratégiques et les actions concrètes menées par le Club.
Le Club représente un espace d’expertise et de co-construction, à travers des groupes de travail, de la veille stratégique, la réalisation de guides pratiques. Il est aussi un levier de communication et de plaidoyer auprès des décideurs publics.
“Nous travaillons au plus proche des retours terrain des membres pour accélérer les transitions, essaimer les bonnes pratiques et trouver collectivement des solutions opérationnelles aux obstacles qui freinent l’essor de ces modèles d’avenir” explique Lucie Goguillot.
Acteur clé des Journées Nationales de la Réparation
La chargée de valorisation et de développement réseau rappelle la publication récente par le Club d’un rapport sur les métiers de la réparation et insiste :
“il est important de mobiliser autour des métiers de la réparation et également, de (re)connecter les citoyen.·nes à ces acteurs pour démocratiser la réparation”.
Pour cela, le Club est un partenaire pionnier des Journées Nationales de la Réparation, le Club joue un rôle structurant dans l’événement. Nombre de ses membres y participent depuis la première édition et ont un rôle de premier plan (mécène, tête de réseau, relais de communication). Grâce à la diversité des profils, les événements proposés sont très variés: portes ouvertes, ateliers de réparation, démonstrations, ou encore actions de sensibilisation.
Défis et solutions pour démocratiser la réparation
“Les membres du Club font face à des défis variés : réglementaires et législatifs, liés à la formation, à l’attractivité des métiers, à la perception du public ou encore, à l’accessibilité” détaille Lucie Goguillot.
Pour y répondre, plusieurs pistes sont proposées dans les recommandations du Club, notamment dans ses publications :
● Lancer de grandes campagnes nationales pour rendre la réparation plus
désirable, notamment à travers des campagnes de recrutement ;
● Favoriser l’ancrage territorial des réparateurs pour une réparation de proximité.
● Améliorer l’accès aux pièces détachées, à l’information technique, et à des
dispositifs de soutien comme le bonus réparation par un renforcement de la
législation.
Une dynamique collective pour faire évoluer les pratiques
Au-delà de la mise en réseau, le Club se positionne comme un espace de synergies, de réflexion partagée et d’action concrète.
“Il fédère des acteurs variés, mobilise et favorise la mise en action et l’intelligence collective dans un cadre structuré et de confiance afin de défricher les enjeux de la durabilité et de la réparabilité” indique Lucie Goguillot.
Et les efforts portent leurs fruits.Elle rappelle que l’image de la réparation s’est nettement améliorée depuis une dizaine d’années, avec un vrai regain de l’activité, passant de 74 % d’opinions favorables en 2014 à 83 % en 2024 (source : ADEME). Cette évolution est portée par une prise de conscience des grands enjeux environnementaux mais aussi des avancées législatives. On pense notamment à la loi AGEC qui a introduit les indices de réparabilité et de durabilité, mais aussi le bonus réparation.Autant de dispositifs pour lesquels l’association HOP et les nombreux acteurs du Club ont milité.
Un message simple : réparer, c’est résister
Finalement, pour le Club de la Durabilité, “réparer est bien plus qu’un geste technique”.
C’est aussi une manière de lutter contre la surconsommation, respecter ses objets et se battre pour un monde plus durable.